Comment soulager le syndrome prémenstruel ?

syndrome prémenstruel

La période avant et pendant les règles peut être source de bien des plaintes : maux de ventre, constipation, troubles du sommeil, fatigue, migraines, changement d’humeur… les femmes sont nombreuses à être sujettes à ce que l’on appelle le syndrome prémenstruel… Heureusement, souvent, il existe des solutions pour passer ce cap difficile et… cyclique !

Le sujet concernera une grande majorité des lectrices de cet article, puisque selon les études, on estime qu’environ 7 femmes sur 10 connaissent des troubles d’ordres divers à l’approche de leurs règles. Ces troubles peuvent se manifester une à deux semaines avant les menstruations, et durer jusqu’à deux ou trois jours après leur début. Généralement, ils s’accentuent entre 25 et 40 ans, même s’ils peuvent déjà gêner la vie des jeunes filles…

Cependant, on ne parle de syndrome prémenstruel réel que dans 10% des cas au maximum, c’est-à-dire lorsque ces symptômes sont plus invalidants, au point d’imposer de rester à la maison et s’absenter du travail ou des cours. En effet, les manifestations sont très variables, selon les femmes, tant par leur nature que par leur intensité. Une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM), le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), s’accompagne d’une humeur dépressive intense.

Il est vrai que les connaissances sur cet ensemble de manifestations à un moment bien précis du cycle de la femme ne sont pas encore légion : un mal connu depuis la nuit des temps a jusqu’il y a peu été considéré comme « le prix à payer » pour une femme. Désormais, les scientifiques cherchent à mieux le connaître, pour mieux le comprendre et mieux le contrecarrer.

Plaintes de tous ordres

Premier constat : les plaintes sont particulièrement nombreuses ; on en recense une centaine ! Mais il y a des constantes. Ainsi, on peut les classer en trois catégories principales.

Il y a d’abord les troubles digestifs comme les gonflements abdominaux, la constipation, les nausées ou vomissements, voire la diarrhée. Ensuite, il y a le volet neuropsychique des plaintes : fatigue, troubles du sommeil, signes dépressifs, humeur changeante, irritabilité, anxiété, céphalées ou migraines, troubles du comportement alimentaire (fringales !). Enfin, il y a celles qui concernent les seins : seins tendus, douloureux, gonflés. Mais à cela, on peut encore en ajouter bien d’autres : prise de poids, jambes lourdes, transpiration abondante des mains et des pieds, douleurs aux reins et dans la région pelvienne, acné, peau grasse, pilosité accrue, changements de libido (amélioration ou diminution), règles douloureuses, consommation augmentée de tabac ou d’alcool, de caféine, de sel ou de chocolat…

Peu d’explication…

Mais à quoi est-ce dû ? Il faut bien admettre que l’on en sait peu et que l’on nage dans les suppositions… En effet, point d’examen ou analyse, par exemple sanguine, pour diagnostiquer de manière irréfutable l’existence d’un syndrome prémenstruel… Seules les plaintes évoquées par les femmes durant plusieurs cycles permettent d’opter pour cette explication.

Concernant l’origine de ce syndrome, la piste la plus probable concerne les modifications hormonales, d’autant que les maux évoqués concernent précisément les femmes, et ce, durant des périodes où leur système hormonal subit un chamboulement : période avant les règles, grossesse, ménopause. Néanmoins, d’autres pistes méritent encore d’être approfondies, comme une origine génétique (par exemple, dans le cas des migraines avec aura, on constate que les femmes qui en souffrent ont très souvent une mère qui connaît aussi ce trouble). Une cause métabolique ou endocrinienne est aussi évoquée : ainsi, le rôle des neurotransmetteurs cérébraux, chargés de transmettre les messages dans le cerveau, est bien établi. Une cascade de modifications neuroendocriniennes serait provoquée par la libération d’une trop grande quantité d’endorphines.

Autre piste : des carences en certains nutriments (notamment en calcium, en magnésium et en manganèse ainsi qu’en zinc et en vitamine B6) et trop peu d’acides gras insaturés. C’est d’ailleurs pour cela que les médecins recommandent de plus en plus aux femmes souffrant de différents maux liés à leur cycle de respecter une bonne hygiène de vie, essentiellement sur le plan alimentaire.

Le stress est aussi un facteur important : il semble qu’il accentue le phénomène de règles douloureuses…

Les solutions existent !

Le grand problème, dans les troubles prémenstruels, c’est que même les femmes qui en souffrent les considèrent comme une fatalité ! Comme si elles devaient souffrir et accepter cette souffrance, comme une rédemption ! Il est donc temps que les mentalités changent et évoluent, car il est possible dans la grande majorité des cas de vaincre ces douleurs !

Pour les troubles léger à modérés, mais qui peuvent tout de même s’avérer très invalidants dans la vie de tous les jours, il peut aussi exister des solutions simples, à la portée de toutes (lire les encadrés).

La catégorie de plaintes les plus fréquentes concernent les douleurs au bas-ventre. Le traitement de premier choix est généralement la prise d’antispasmodiques qui jouent un rôle important sur ce type de douleurs au moment des règles. Leur effet calmant sur les crampes de tous ordres est nettement plus efficace que la simple prise d’anti-douleurs qui ne jouent pas du tout sur la cause des maux !

Alors, si vous souffrez avant et durant vos règles, n’acceptez plus les douleurs : réagissez ! Eve peut donc aller se rhabiller !

Prévenir tant que possible

Les experts qui planchent sur le trouble prémenstruel s’accordent à dire qu’une bonne hygiène de vie permet de limiter, voire de réduire les troubles qui y sont liés, surtout lorsqu’ils sont légers ou modérés. Cela passe d’abord par une alimentation équilibrée : peu d’alcool qui génère de l’anxiété ou de l’agressivité ; peu de caféine pour ne pas exacerber le stress ; limiter le sucre qui, pris en trop grandes quantités, provoque une chute du taux de glucose dans le sang, perturbant de ce fait le métabolisme ; réduire sa consommation de sel pour éviter la rétention d’eau, donc les problèmes de gonflement ; consommer des aliments riches en fibres pour améliorer le transit intestinal.

L’exercice physique est aussi recommandé, non seulement pour limiter le stress, mais aussi pour mieux irriguer les organes, régulariser la fluctuation hormonale, améliorer l’état d’esprit… Pratiquez le sport que vous aimez, pour vous faire plaisir !

Et puis, il y a toute la question de la gestion du stress : que ce soit par le yoga, le taï-chi, la simple relaxation, déconnectez ! Si le stress ne cause pas de syndrome prémenstruel, les femmes stressées y sont plus sujettes !

Truc contre les sautes d’humeur

Une chose dont les compagnons se plaignent fréquemment : les changements d’humeur de leur femme… L’irritabilité est en effet souvent de la partie au moment des règles ! Des études ont montré que ces changements d’humeur, qui peuvent aussi s’accompagner d’un état anxieux, voire dépressif, est plus fréquent chez les femmes qui ont un déficit en sérotonine. Le plus souvent, il faut inciter ces femmes à éviter les situations de stress ou anxiogènes, à prendre soin d’elles et à apprendre à gérer le stress, notamment par des séances de relaxation ou des techniques qu’elles pourront pratiquer à tout moment.

La prise d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs n’est certainement pas à préconiser pour les coups de blues cycliques, mais pour des dépressions chroniques, non liées au cycle. Par contre, les femmes sujettes au stress pourront se diriger vers des solutions douces, et surtout une bonne hygiène de vie!

Des seins douloureux ?

Difficile d’y échapper. Aussi, prévoyez, si vous avez tendance à avoir les seins qui gonflent, de porter à ce moment-là des soutiens-gorge qui offrent un maintien optimal et tant pis pour l’esthétique à ce moment précis. Et si vos seins sont douloureux, évitez toute stimulation mammaire…

Coup de bambou ?

La période qui précède les règles est aussi propice aux problèmes de sommeil, mais qui peuvent revêtir diverses formes : cela va de l’hypersomnie (l’envie permanente de dormir) à l’insomnie (impossibilité de trouver le sommeil). Dans le premier cas, il est essentiel de bien gérer les périodes de sommeil pour coller au mieux avec la vie active. Aussi, prévoyez de ne pas rogner sur les heures de dodo : allez vous coucher plus tôt si nécessaire ! Et pour la journée, si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à faire une courte sieste, d’environ 15 à 20 minutes, pour récupérer.

Impossible de trouver le sommeil ?

Les troubles du sommeil chez la femme qui souffre de syndrome prémenstruel peuvent se manifester par une insomnie importante. Parce qu’elle est transitoire, cette insomnie cyclique ne doit pas nécessairement être traitée par des somnifères ! L’idéal est alors d’opter pour des méthodes plus douces et naturelles. Outre le fait qu’il faille éviter les excitants (café, alcool…) avant de dormir, ainsi que les repas lourds ou trop d’exercice physique ou intellectuel avant le coucher, il s’agit ensuite de se donner les chances de glisser dans un sommeil réparateur. La lecture ou l’écoute d’une musique douce pourrait déjà vous aider; pensez à ce que vous avez accompli, au lieu de penser à ce qui vous reste encore à faire. Faites un peu de méditation, de yoga ou de relaxation dans votre lit ou votre bain. Bref, favorisez les activités qui vous permettront de déconnecter! Sinon, vous trouverez ici de nombreuses solutions pour remédier aux troubles du sommeil.

Troubles du transit ?

Souvent, la constipation accompagne la période de règles. Ce qui s’avère très gênant, car aux douleurs menstruelles peuvent alors s’ajouter celles dues à la constipation. Buvez beaucoup d’eau et favorisez les fruits et légumes, riches en fibres, pour donner un coup de pouce au transit. 

Douleurs dans le bas-ventre ?

On l’a vu, dans le cas de douleurs dans le bas-ventre au cours des règles, un antispasmodique est particulièrement indiqué pour différentes raisons, si la bouillotte ne suffit pas à calmer les douleurs. Tout d’abord, parce qu’il combat les spasmes, les crampes qui se produisent aussi bien dans les intestins qu’ailleurs, notamment dans l’appareil génital de la femme, tout particulièrement au moment des règles. En effet, l’utérus se contracte et se relâche pour évacuer le sang ; ces contractions sont plus ou moins douloureuses selon les femmes… L’antispasmodique élimine aussi les spasmes intestinaux qui peuvent aussi accompagner les règles. Il est bon de supprimer ces mouvements brusques des muscles intestinaux lorsque les intestins sont trop douloureux.

L’antidouleur vous aidera mais ne fera rien contre les spasmes.

Des migraines très importantes ?

Appelées aussi migraines cataméniales, les migraines menstruelles peuvent être tellement insupportables qu’elles empêchent tout simplement la femme de travailler ou d’avoir une vie normale. En pratique, il existe plusieurs options pour les traiter : l’administration d’œstrogènes pour pallier la chute en œstrogènes, un mini traitement préventif d’une semaine à base d’anti-inflammatoires débutant quelques jours avant les règles, ou encore les médicaments spécifiquement anti-migraineux de la classe des triptans, mais il s’agit là d’une solution plus coûteuse. Le tout couplé à une bonne hygiène de vie pour limiter le risque de crise, et notamment l’arrêt du tabac. En effet, même si l’on ne comprend pas pourquoi, le mariage migraine et tabac n’est pas une réussite ! Evitez aussi de prendre des anti-douleurs qui seront de toute manière inefficaces et entretiendront ces migraines… Dans ce cas, le médecin reste un allié essentiel pour trouver la bonne solution.

L’arme massive

Dans les cas importants de douleurs prémenstruelles, puisque les troubles semblent étroitement liés aux variations hormonales, l’une des solutions envisagées peut être la prise de contraceptifs oraux et de progestérone (via la prise d’une pilule oestroprogestative). Cependant, si leur efficacité dans la régulation des hormones est réelle, leur effet sur les troubles varie d’une femme à une autre. Le succès n’est donc pas garanti… Néanmoins, chez les femmes qui ne prennent pas la pilule, cette solution est souvent préconisée pour évaluer son effet et s’il est concluant, pour lutter contre les manifestations les plus désagréables du syndrome prémenstruel. Quant à celles qui prennent déjà la pilule, elles peuvent se donner de temps à autre l’occasion d’éviter ces troubles en enchaînant les plaquettes, sans pause d’une semaine entre deux. Mais c’est à discuter avec son médecin ou son gynécologue !

LEXIQUE

Syndrome : Ensemble des symptômes sans cause spécifique qui peuvent se présenter en même temps, au cours d’une maladie, chez un malade. Il caractérise la maladie.

Invalidant : qui gêne la vie de tous les jours de la personne qui est atteinte d’un trouble ou d’une maladie.

Cycle (menstruel) : Période durant laquelle vont se produire des modifications physiologiques (hormonales et anatomiques) de l’appareil génital de la femme. Il se reproduit en moyenne sur 28 jours, mais avec des variations entre les femmes. Le terme désigne aussi la période des règles.

Céphalées : On les appelle aussi plus généralement les maux de tête. Elles regroupent en effet toutes les douleurs de la tête, quelle que soit leur cause. Elles peuvent durer de quelques heures à quelques jours.

Migraines : Il s’agit d’une douleur plus spécifique que les céphalées, même si elles concernent aussi la tête. Elles concernent entre 5 et 10 % de la population générale, et seraient causées par la fermeture puis l’ouverture de certaines artères du cerveau. Les douleurs sont aussi plus spécifiques : douleur battante, intense, localisée à la moitié du crâne, elle peut aussi s’accompagner de nausées ou de vomissements, et être exacerbée par le bruit, la lumière ou l’activité physique.

Aura : Sensation subjective et passagère qui précède certaines pathologies dont la migraine. On parle alors de migraine avec aura. Ces sensations peuvent être auditive (on perçoit des sons), visuelle (perception de halos de lumière), olfactives (perception d’odeurs le plus souvent désagréables), gustatives (impressions de goût), notamment.

Neurotransmetteur : Il s’agit d’une substance chimique fabriquée par l’organisme dont le rôle est de permettre aux cellules nerveuses (neurones) de transmettre l’influx nerveux (message), entre elles ou entre un neurone et une autre variété de cellules de l’organisme (muscles, glandes). Parmi les plus connus, citons l’adrénaline, la noradrénaline, la dopamine, les endorphines ou encore la sérotonine

Endorphines : Les endorphines agissent comme des opiacés ou des euphorisants naturels qui vont réduire la perception de la douleur et donner une sensation de bien-être.

Oestroprogestatif : Substance (éventuellement une pilule contraceptive) qui contient à la fois des œstrogènes et de la progestérone.

Transit intestinal : le transit intestinal est la progression du bol alimentaire (ce qui a été mangé et bu) dans les intestins.

Sérotonine : neurotransmetteur impliqué dans le fonctionnement du cerveau, essentiellement ce qui concerne l’humeur, l’émotivité ou encore le sommeil. Ils peuvent dès lors être impliqués dans certaines dépressions.

Antispasmodique : traitement qui permet de réduire les spasmes ou crampes, notamment au niveau du côlon, mais aussi des voies biliaires, urinaires et génitales.

Triptans : Classe de médicaments utilisés spécifiquement pour traiter les migraines.